lundi 29 octobre 2007

Du hasard et de la chance

En ces temps de visibilité réduite sur les marchés financiers, les banques d'investissement commencent à soigner leur gueule de bois en lançant leurs traditionnels licenciements de fin d'année avec un peu d'avance. Il est peu d'industries où le statut de la main d'oeuvre soit aussi volatile que l'industrie financière: portée aux nues en période de boom, elle est "remerciée" sans autre forme de gratitude lorsque les nuages s'accumulent.

La tyrannie du grand actionnariat rivé sur ces 15% de rentabilité des fonds propres fait que les soubresauts cycliques des marchés ne sont pas absorbés par le compte de pertes et profits, mais bien par des armées de salariés jetés en pâture aux investisseurs avides de résultats immédiats. L'ironie du sort, c'est que l'épargne de ces salariés alimente souvent des fonds communs de placement qui investissent dans leur entreprise et la pousse à licencier pour assurer un rendement conforme à leurs critères.

Les choix sont d'autant plus arbitraires que les salariés concernées sont peu expérimentés. Comment faire la part entre deux jeunes diplômés après seulement quelques mois ? Reste à voir le licenciement comme un tremplin inattendu pour se lancer dans une nouvelle aventure : oser se remettre en question, prendre à nouveau des risques, en un mot vivre !

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