samedi 3 novembre 2007

Linéarités et ruptures

"La vie n'est pas un long fleuve tranquille, Maman." Sur le ton de la trivialité, Maurice Le Quesnoy cerne en une phrase le paradoxe de la vie : rythmée par le temps qui s'écoule constamment, elle est aussi faite de ruptures, de changements radicaux qui réorientent son cours. Comment s'accomoder de cette dualité ?

Une vie sans piment, sans divertissement, conduit à l'ennui et au desespoir. Une vie instable et sans repères mène à l'isolement et à la ruine de soi. Menacés par ces choix extrêmes, les hommes semblent osciller entre ces deux maux. En effet, nous sommes tous en prise aux linéarités et aux ruptures de la vie : linéarité de la croissance ou de la scolarité, rupture devant la mort d'un proche ou la naissance d'un enfant. Confort d'un travail répétitif et encadré, incertitude du lendemain après un licenciement. Enracinement affectif et rupture amoureuse. En un mot, nous vivons de régularités et de singularités.

Il faut identifier dans nos vies les invariants sur lesquels s'appuyer pour affronter les mutations. Pouvoir renoncer à la satisfaction éphémère que procurent les biens matériels. Cultiver le jardin secret de ses sentiments d'amour, de générosité et d'optimisme pour garder le cap dans la tempête. Ne pas juger ou se comparer à autrui selon une échelle de valeurs mercantiles, mais plutôt conserver de solides amitiés qui survivent au changement.

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