lundi 15 octobre 2007

Le crépuscule des Dieux

La chute de la Wahalla annonce un monde nouveau où les hommes prendront le pouvoir sur leurs superstitutions. Mais Wagner ne précise pas la nature de ce pouvoir. Il se borne à dégager la voie sur laquelle les hommes libérés du fatum s'aventureront désormais seuls. Est-ce un monde apaisé et solidaire qui s'annonce ? Ou est-ce un monde belliqueux et partisan ?

Les complots qui dressent les hommes les uns contre les autres, les mensonges qui trompent Siegfried et finissent par le condamner, les duels qui sanctionnent la vanité des hommes : autant d'épisodes qui soulignent leur incapacité à vivre ensemble. Instrumentalisés par les Dieux, mais parfois aussi animés de leur propre volonté, les hommes montrent leur appétit de puissance et de domination. L'Amour de Siegfried et Brünnehilde s'incline devant la haine de Hagen, l'amour de Siegmund et Sieglinde périt sous la lance de Hünding.

L'anneau n'a fait que révéler les démons malfaisants de l'homme qui se languit de renverser les Anciens et s'emparer de leur pouvoir. Cette lutte pour la puissance s'accomode mal de l'Amour, entre lesquelles l'Homme doit choisir. La disparition de l'anneau dans les profondeurs du Rhin ne scelle pas la libération de l'Homme, elle ne fait que suspendre cette question pour un temps : peut-être faut-il y voir cet élan de création destructrice qui agite les hommes de façon sporadique avant de s'estomper pour resurgir plus sûrement par la suite.

Aucun commentaire: